Docteur Smith, clown naïvement trash, est un monstre de douceur, une femme jovialement détruite.

À travers son auto-consultation archéo-chirurgynécologique, Smith orchestre une plongée à l'intérieur d'elle-même et part à la rencontre de sa propre histoire. Sous ses couches se cache l’intime, le coeur.

Il s’agit alors de décortiquer les peaux, d’analyser les strates et de s’autoriser l’examen chirurgical.

 

Au cours de cette visite, Smith extrait des objets de son corps, et la découverte de ce qui se loge en elle vient bousculer son existence. Elle nous partage avec un détachement inquiétant, les multiples traumatismes qui vivent en elle. On y découvre les fantômes qui peuplent son existence et qu’elle cherche, bon an mal an, à garder auprès d’elle.

 

Ce corps contenant contamine l’espace de représentation pour le bouleverser. Elle accouche d’une scénographie évolutive, qui se déploie jusqu’à l’envahissement. Les reliques issues de ce corps sont à la fois exposées et animées et le cabinet de docteur Smith devient le musée mémoriel et intime de sa monstruosité.

 

La narration se développe grâce à deux médiums, les mots et les images, et fabrique l’histoire d’une figure ambivalente et étrange, qui se balade, funambule, entre la vie et la mort, l’animé et l’inanimé, le rire et les larmes.

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